Mettant à profit l’invitation de camarades venant de la même école que moi et vivant eux aussi présentement à Stockholm, je suis allé ces deux derniers jours en randonnée dans la forêt suédoise. Néanmoins et comme à mon habitude, je m’intéresserai plus ici aux informations à retirer de cette épopée [1] que de son caractère personnel.
J’ajouterai des photos au fur-et-à-mesure que j’en obtiendrai de la part de mes camarades, ma batterie m’ayant évidemment abandonné.
Les refuges suédois
Tout d’abord, j’ai découvert à cette occasion qu’il y a en Suède un système de refuges en libre accès dans les parcs naturels. En effet, d’anciens abris de chasse et autres cabanes de forestiers sont maintenant accessibles pour tout un chacun à condition de le quitter dans l’état où il l’a trouvé. Mon appareil photo ayant le sens de l’humour, sa batterie m’a lâché précisément quand nous l’avons atteint donc je suis obligé de tricher : voilà une photo du lieux, empruntée à ce blog.
À l’extérieur, une pompe fournissant de l’eau potable (mais pas tout à fait chaude) et des emplacements pour faire des feux avec grill incorporé. À l’intérieur, des lits, un poêle à bois avec du bois, une lampe à huile, un balai pour nettoyer et un sas pour limiter les échanges thermiques avec l’extérieur. Des gens pragmatiques.
Le refuge suédois en question s’est avéré peuplé d’autochtones fort sympathiques, une famille constituée de deux parents et leur fils âgé d’environ sept ans. En nous entendant parler de jouer aux cartes, ils nous ont invités à nous joindre à eux pour quelques parties d’un genre de président amélioré. Là, le niveau linguistique des Suédois s’est une fois de plus illustré puisque, non contents de s’exprimer dans un anglais impeccable, les parents invitaient en suédois le minot à « s’entraîner à l’anglais et au français » puisqu’on était là. Il avait environ sept ans.
Sept.
Et ses parents se souciaient de lui faire pratiquer l’anglais et le français.
La campagne suédoise
En 15km, nous avons vu des paysages extrêmement variés.
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Niveau 1 : La forêt des Vikings
La forêt suédoise est assez particulière, du moins aux alentours de Stockholm. En fait, ce sont des paysages apparemment typiques de la taïga, on y voit par conséquent beaucoup de conifères et le sol est tapissé de mousse. Par contre, la terre (au sens « humus ») est très fine et il n’est pas rare de voir directement la roche sous-jacente. D’ailleurs, de nombreux rochers de plusieurs mètres parsèment la zone et ajoutent du dénivelé à une région sinon totalement plate. La roche n’est néanmoins visible qu’à condition qu’elle ne soit pas elle aussi recouverte de mousse, celle-ci recouvrant tout pour peu que l’humidité soit suffisante.
Notons que d’étranges dolmens parsèment une partie de la forêt considérée. Lieu de sacrifices pïens ? Tombe de guerrier viking ? Structures naturelles (en dépit de toute probabilité) ? Mystère…
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Niveau 2 : les marais des morts
Pour ceux qui n’ont pas la référence : voilà [2]. Nous avons chemin faisant traversé plusieurs fois des marais grâce à de forts pratiques pontons en bois. Pour imaginer à quoi ça ressemble (puisque pas de photos), imaginez un ponton en bois de 40cm de large avec une seule rembarde traversant en ligne droite une forêt constituée d’arbres dénués de tout feuillage, au bois blanc et, si vous voulez mon avis, morts. Le sol, parfaitement plat, se trouve environ 10-15cm sous le ponton et est en fait une mare d’eau croupie extrêmement foncée de quelques dizaines de centimètres de profondeur, parfaitement calme et recouverte pour une bonne part par des lentilles d’eau vertes. Un paysage onirique qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir auparavant [3].
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Niveau 3 : les abords du lac Mälar
Nous avons fini par rallier le lac Malar. Ces alentours m’ont rappelé les Alpes qui m’ont vu grandir dans la mesure où la zone est assez valonnée (pas mal de denivelé) et peuplée de feuillus. Contrairement à la forêt des Vikings, il y avait même des sous-bois ! Pour peu que vous vous soyez déjà promenés dans les environs immédiats d’Annecy, vous ne serez pas dépaysés — à part par la taille du lac, vu que là on est quand même un peu dans la catégorie au-dessus.
Considérations conclusives
S’il y a une chose qu’il faut retenir à propos de la campagne suédoise, c’est que c’est super beau. Peut-être arriverai-je à mettre la main sur d’autres photos dans le futur, auquel je les ajouterai au présent article. J’espère que vous avez apprécié cette petite pause bucolique parce que les prochains articles auront un taux de geekerie over 9000.
Vous voilà prévenus !