L’instant Chateaubriand


This is the end
Plonc plonc plonc
Beautiful friend
This is the end
Plonc plonc plonc
My only friend, the end
etc.

π²/6, le blog ou on écrit les notes de guitares telles qu’elles seraient faites a capella. Pour les incultes : la chanson originale.

Retour en Frankrike

Comme l’indique subtilement le morceau de chanson placé en introduction, c’est la fin de mon séjour en Suède. À l’heure où j’écris ces lignes, je suis assis tel un SDF dans un couloir de KTH. J’ai rendu mes clefs avant neuf heure du matin et je me dois maintenant de meubler en attendant que mon avion parte ; en l’occurrence à 19h. Du coup, et vu que j’ai pris un certain retard dans mes publications, j’en profite pour poster un nouvel article. Enfin et comme l’indique le titre, des envolées lyriques sur le temps qui passe et les changements qu’il provoque sont à craindre.

Lors donc je retourne en France [1] ; pays du pinard et du camembert. Que vais-je donc faire là-bas ? Pas grand chose sans doute. Je n’ai pas eu de vraies vacances depuis plus d’un an, ça fera du bien de se reposer. Et puis j’ai plein de code à écrire… D’ailleurs, je pense que je vais ajouter une section au site principal pour rendre les programmes en question plus visibles. Je compte aussi m’entraîner un minimum à parler suédois puisque je risque d’en avoir encore besoin ! En effet, même si mes études en Suède sont terminées, il me reste encore à faire mon mémoire universitaire. Je vais le faire à l’université de Aalto, à Helsinki. Je vais y étudier certains polynômes dans les corps de charactéristique 2^n parce qu’ils jouent un rôle important dans la conception des S-boxes, un composant des algorithmes de chiffrement symétriques comme celui utilisé par keepassx. Dans la mesure où la Finlande est un pays bilingue suédois/finnois, je risque d’avoir besoin de mes incroyables compétences [2] dans la langue de Fifi Brindacier.

Pendant que j’en suis à parler de la France, une petite mise en garde pour les fous parmis vous qui voudraient faire une partie de leurs études dans un pays non francophone. Quand je suis retourné en France pour Noël, j’ai trouvé prodigieusement saoûlant le fait que tout le monde parle française autour de moi. Quand on est habitué à ne rien comprendre à ce que raconte les gens dans la rue, le bus (ou que sais-je encore) ; il est très perturbant de se trouver dans un environnement où on comprend de nouveau tout ce qui se dit. Et c’est pas parce que je suis un vil ermite asocial[3] ; des camarades français rencontrés en Suède partagent ce point de vue. Fin de le mise en garde.

Bilan

Bande son de circonstance. Que retirer de ce séjour d’une année en région passablement australe ?

  • Partir à l’étranger, ça vous fait les pieds. Si vous n’étiez pas particulièrement indépendant, vous retrouver seul dans un pays dont vous ne parlez pas la langue avec des liasses (au demeurant assez fines, du moins comparé à ce qui se fait en France) de paperasse à remplir vous force à vous débrouiller tout seul. Et pour cause : personne ne peut vous aider là où vous êtes ; du moins pas facilement. D’où le fait que ça fasse les pieds.
  • Ça permet vraiment de découvrir une autre culture. Ça paraît logique, et ça l’est, donc je ne m’étendrai pas sur le sujet. Il est néanmoins certain que vivre un an dans un pays vous permet d’effectivement aller au delà de l’image distordue que vous en avez depuis l’extérieur. Si ça marche dans un pays ou les gens sont aussi difficile à atteindre qu’en Suède, ça doit marcher partout !
  • Ça permet d’étudier des choses pointues dans de bonnes universités. C’est quand même pour ça qu’on le fait « officiellement » et ce n’est pas faux. Par exemple, j’avais choisi KTH à cause du master de mathématiques avec spécialisation en maths discrètes et informatique théorique et, effectivement, j’ai pu y étudier les maths et l’informatique théorique. Sauf qu’en plus, certains de mes profs sont des spécialistes d’envergure mondiale… Et ça, ça pète.
  • Ça permet de vivre dans des zones tempérées. Déjà, dans le Nord, il y a des aurores boréales. D’ailleurs, j’en ai vu de mes yeux vu ! Récit de mon épopée en Laponie sur le blog de mon camarade d’aventure ici. Mais, surtout, il fait une température raisonnable… Il paraît qu’il fait plus de 34°C là où je vais en France. Il se peut donc que ce billet soit le dernier posté sur ce blog : je crains de ne pas survivre à de telles températures tropicales.
  • Une petite leçon de relativisme, ça ne fait jamais de mal. Rencontrer des gens du monde entier permet de relativiser bien des choses, même les plus insignifiantes. Par exemple, je ne me suis jamais considéré un français impulsif et gueulard cliché mais, comparé au calme imperturbable suédois… Je le suis un peu quand même ! Dans le même genre, je me suis toujours considéré comme un rat des villes. Un vrai de vrai qui ne peut pas vivre dans une cité ayant moins de trois cents milles habitant (au moins !), des bars, des musées… Et qui n’est pas du tout à son aise à la cambrousse. Et pourtant, pour avoir vu de vrais citadins dans la forêt craindre de se faire attaquer par des loups ou trembler comme des feuilles à l’idée de traverser un ruisseau en marchant sur un tronc d’arbre ou de passer par un enclos avec des chevaux [4], je me dis que ma folle jeunesse à la montagne a eu plus d’influence sur moi que je ne veux bien le croire.

Cette année sera passée affreusement vite et, à peine arrivé, je me dois déjà de repartir vers le Sud. Il m’est encore difficile d’estimer l’ampleur de l’influence que cette expérience aura eu sur moi mais elle est sans doute plus grande que ce que je veux bien admettre. Au-delà de la confrontation à une autre culture, je pense que qu’avoir étudier dans une institution plutôt « universitaire » (par opposition à Centrale Lyon, une école d’ingénieur) clairement orientée vers la recherche, du moins dans mon cursus, a également modifié ma façon de voir les choses. J’ai tendance par exemple à rejeter avec encore plus de vigueur qu’avant tout ce qui implique de près ou de loin une présentation powerpoint contenant « synergie », « globalisation », « culture d’entreprise centrée sur la satisfaction du client » et, surtout, quelque terme de comptablilité que ce soit [5]. Les points évoqués précédemment s’appliquent également à moi, bien évidemment (je ne les ai pas pondus à partir de rien). Enfin, une photo prise dans la forêt qui terrifiait tant mes camarades madrilènes aux alentours de minuit, le 21 juin. Comme vous pouvez le constater, la nuit n’était pas très noire.

Le pas-tout-à-fait-mais-presque soleil de minuit.

On ne s’est pas fait attaqués par des loups. Par contre, c’était un peu boueux…

Conclusion

Faites des échanges universitaires les jeunes !


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[1] « Frankrike » veut dire « France » en suédois.
[2] Je sens comme un sourire narquois… Pourquoi donc ? Parce que mon accent est tellement naze que les Suédois me répondent toujours en anglais quand je leur parle dans leur langue ?
[3] Je vous vois venir, petits chenapans :P.
[4] Je ne rigole pas. Il a fallu que je prenne le gus en question par la main à plusieurs reprise >_<
[5] Non pas que j’ai quoi que ce soit contre les comptables, au contraire : je ne voudrais pas, mais alors pas du tout leur prendre leur travail 😀

Le Suédois, le gus

En des temps reculés, je vous avais promis un article sur le Suédois, le gus. En d’autres termes, un article présentant les différences culturelles que j’ai pu constaté entre mes compatriotes, i.e., les Français, et les autochtones des contrées boréales plus connues sous le nom de « Suède ». Laissez moi d’emblée vous prévenir quant à l’absence de photo(s) de Suédoises dans cet article. Et, au passage de fesses de nonne [1]. Sans plus attendre donc…

Le Suédois, cet être étrange

Le Suédois est, comme son nom le laisse supposer, l’habitant de la Suède. Jusque-là ça va. La légende (ou le cliché, comme vous voulez) lui prête généralement des cheveux blonds, une grande taille et un pragmatisme certain (on parle quand même des inventeurs d’IKEA). Ce n’est globalement pas foncièrement faux : les cheveux blonds sont majoritaires, les gens sont globalement un peu plus grands (en particulier ces dames) et ils sont TRÈS pragmatique, mais j’y reviendrai.

Le Suédois parle le suédois, une langue barbare qui a été le sujet d’un brillant article auparavant, je ne reviendrai donc pas sur le sujet. J’ajouterai simplement que, du fait de la grande importance de l’accent tonique, il n’est pas possible de parler très vite. Du coup, j’ai bon espoir de comprendre la langue de Nobel d’ici à la fin de l’année scolaire. Cependant, en plus du suédois, le Suédois parle anglais ; et quand je dis qu’il parle anglais, je veux dire que je ne parviens pas à différencier leur accent de celui d’un New Yorkais. Au passage, faites attention : si vous allez en Suède et qu’une mamie vous dit qu’elle « fera de son mieux » quand vous lui demandez si elle parle anglais, nul besoin de prendre des pincettes et pour cause, elle parle très probablement mieux que vous… Et je ne m’attarderai pas sur le fait que beaucoup de Suédois ont en plus le bon goût de parler français. Y compris les videurs à l’entrée des bars qui sont également aimables en plus d’être polyglottes : un vrai choc des cultures pour le Français que je suis !

Des Suédois attendent le bus en faisant sagement la queue.

Lorsqu’il attend le bus (à Gullmarsplan pour les connaisseurs), le Suédois fait la queue AVANT l’arrivée du bus. C’est assez perturbant la première fois.

Quand je dis que le Suédois est pragmatique, j’entends bien évidemment par là que tout est parfaitement réglé sur place : les bus sont à l’heure, les stations sont bien conçues, les handicapés peuvent se déplacer partout dans Stockholm sans le moindre problème, etc. Cela va cependant plus loin. Par exemple, lorsque je discute politique avec des Suédois, je suis surpris de constater que l’idéologie est presque secondaire pour eux ; ils pensent d’abord à leur intérêt. Du coup, ils hurlent à l’incohérence et au scandale [2] quand il est question d’empêcher les étudiants étrangers de rester travailler en France. Non pas au nom de la lutte contre la xénophobie (encore que) mais bien parce qu’un étranger apporte une certaine richesse culturelle, ce qui est toujours profitable, et surtout parce qu’il est important pour avoir de l’influence d’avoir une élite suédophile (ou, dans notre cas, francophile) à l’étranger.

J’ai également déjà évoqué la « nourriture » locale. Je préfèrerais ne pas en reparler [3].

Enfin, le Suédois est à la pointe de la technologie. Tout le monde a un smartphone dans le métro ; la connexion internet est de très bonne qualité et a été démocratisée bien plus rapidement qu’en France. Ainsi, j’ai eu une expérience d’internet dans ma jeunesse similaire à celle d’une Suédoise de sept ans mon aînée !

A Lyoner in Stockholm

(Parce que oui, π²/6 est un blog avec de la musique jazzy dedans et oui, je me considère plus comme lyonnais que comme annécien)

Plusieurs choses m’ont perturbé en ces contrées. En premier lieu, l’idée suédoise de la politesse : alors que le Suédois est très gentil quand on va vers lui pour lui poser une question, il ne se formalise pas de beaucoup de chose qui scandaliseraient un Français. Par exemple, en entrant dans un magasin, aussi petit soit-il, aussi faible soit le nombre des autres clients, pas besoin de dire bonjour. D’ailleurs, on ne vous le dira probablement pas et, de toute façon, personne ne dit « bonjour » en Suède. On dit « Hej ! », ce qui se traduirait plutôt par « Salut ! ». Bien que la langue suédoise permette le vouvoiement, personne ne l’utilise (à part probablement pour discuter avec le roi). Dans le même ordre d’idée, en plus de les tutoyer, on doit appeler nos professeurs par leur prénom et le fait qu’ils puissent être des sommités mondiales dans leur domaine n’entre pas en ligne de compte. En tant que jeune homme extrêmement bien élevé (mais oui mais oui), je trouve ça fortement perturbant !

La petite maison (suédoise) dans la prairie.

Certes, ça n’a rien à voir avec le schmilblick mais que serait un article sur les Suédois sans une petite maison en bois rouge perdue dans la forêt ? Déjà que je ne parle ni de Krisprolls ni d’Abba, mon quota de clichés n’aurait jamais été atteint !

Bien évidemment, hors de question de faire la bise aux jeunes filles ; la distance (au sens strict) entre les gens est plus grande qu’en France. Il n’est d’ailleurs pas rare de ne pas même serrer la main des hommes. Entre amis proches néanmoins, les « hugs » [4] sont monnaie courante tout en restant relativement froids : on ne passe qu’une main dans le dos de l’autre et on ne s’éternise pas dans cette position. Puisque je parle de distance, notez au passage la régularité de la queue formée par les Suédois attendant le bus a Gullmarsplan et le petit mètre entre chaque personne.

Convictions politiques

La Suède est également réputée pour l’égalité de ses citoyens puisqu’elle a l’un des indices de Gini les plus faibles du monde. Cette égalité est très fortement implantée dans les mentalités et, de fait, les élèves n’ont pas de note avant leur 14 ans. Oui oui, 14 ans. Du coup, ils sont passablement pertubés par le système français des grands écoles et de leurs concours… Quant à leur expliquer le concept d’agrégation, n’y pensont même pas (notez que j’ai moi même du mal à le comprendre) ! D’ailleurs, il est aussi courant de voir une jeune mère pousser une poussette en se faisant malmener par d’autres enfants forcément braillards que d’observer un jeune père dans la même situation. En fait, la répartition des tâches ménagères est en moyenne vraiment équitable.

À KTH, j’anime tous les vendredi avec une camarade française une discussion informelle avec des élèves apprenant le français. À cette occasion, j’ai discuté avec une finlandaise vivant en Suède depuis un certain temps qui m’a expliqué que lancer un débat entre les étudiants pour les faire parler n’était pas une bonne idée. Et pour cause : selon elle, les Suédois n’ont pas d’opinions ! J’ai bien évidemment demandé des précisions. En fait, elle brocardait le fort penchant local pour la négociation : aucune décision n’est prise si tous les partenaires ne sont pas d’accord. Les Suédois sont par conséquent habitués à faire des concessions, d’où l’illusion d’une « absence de convictions ». « Jaha », répondis-je à cette explication, adoptant la coutume locale.

Conclusion

Voilà voilà, chose promise, chose due : un article sur cet étrange peuple. Vont suivre la suite également promise de ma série sur la cryptographie et une introduction à la Proof Complexity, un domaine de l’informatique théorique qui m’occupe beaucoup ces temps-ci !


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[1] Non parce qu’il y a toujours des gens qui échouent ici après avoir tapé « fesses de nonnes » sur google. < insérer ici un soupir mi-amusé mi-désespéré >
[2] Enfin, « hurlent au scandale » au sens suédois du terme ; ce qui donne quelque chose comme : « Jaha, mais c’est bizarre quand même. Je veux dire, ça n’est pas très intelligent, non ? Pourquoi vous faites ça ? < sourire >  ».
[3] Imaginez moi assis en position fœutale dans un coin de la pièce, me balançant en marmonnant « plus de viande de renne en tube… Plus de champignons aux crevettes en tube… » en me tenant la tête.
[4] « Câlin » en bon français mais le sens n’est pas tout à fait identique. Pensez au « free hugs » pour voir de quoi je parle !

Non, je ne suis pas mort

Je m’en veux terriblement de ne pas mettre à jour la présente perle du web [1] mais les joies de l’IRL que sont les partiels, rapports et autres compte-rendus s’accumulent bien évidemment en cette fin de semestre. J’ai par conséquent été passablement occupé.

Pour me faire pardonner, voici deux photos prises avec mon absence de talent si caractéristique. La première est la vue de ma chambre un jour ensoleillé de début décembre. À 14h. Le soleil est au milieu de la zone la plus lumineuse, au milieu haut de l’image [2].

L'ardent soleil de début d'après midi.

Oh, et il fait nuit à 15h maintenant. Ça fait moins de reflets sur l’écran \o/

Alors que j’étais à Stockholm hier (au niveau de la kulturhuset pour les connaisseurs), j’ai pu voir des jeunes Suédoises avec des couronnes de Sainte Lucie et chantant… Quelque chose en suédois. Je crains cependant que mon niveau dans la langue des vikings ne soit pas suffisant pour vous dire quoi, hélas. Bref, j’ai réussi à sortir mon appareil et à échouer misérablement la mise au point pourtant automatique faire un superbe flou artistique.

Des suédoises, blondes, avec des couronnes conceptuelles.

Que voilà d’élégants chapeaux.

Bon, je retourne réviser. N’ayez crainte fidèles lecteurs, je serai plus prolixe à partir de Noël !


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[1] Mais oui mais oui, au moins. Et rangez ce sourire sarcastique, il ne vous sied guère 😛
[2] Pendant un repas (aux alentours de midi donc), je me suis amusé à estimer l’angle du soleil à partir de la longueur des ombres visibles dehors. Je suis arrivé à 15-20°, pour des ombres longues comme trois fois la hauteur de l’objet. Ça ne fait pas beaucoup.

Petite promenade pas dominicale

Mettant à profit l’invitation de camarades venant de la même école que moi et vivant eux aussi présentement à Stockholm, je suis allé ces deux derniers jours en randonnée dans la forêt suédoise. Néanmoins et comme à mon habitude, je m’intéresserai plus ici aux informations à retirer de cette épopée [1] que de son caractère personnel.

J’ajouterai des photos au fur-et-à-mesure que j’en obtiendrai de la part de mes camarades, ma batterie m’ayant évidemment abandonné.

Les refuges suédois

Tout d’abord, j’ai découvert à cette occasion qu’il y a en Suède un système de refuges en libre accès dans les parcs naturels. En effet, d’anciens abris de chasse et autres cabanes de forestiers sont maintenant accessibles pour tout un chacun à condition de le quitter dans l’état où il l’a trouvé. Mon appareil photo ayant le sens de l’humour, sa batterie m’a lâché précisément quand nous l’avons atteint donc je suis obligé de tricher : voilà une photo du lieux, empruntée à ce blog.

La petite maison dans la prairie suédoise

La petite cabane en question ; elle répond au doux nom de lusentorpet.

À l’extérieur, une pompe fournissant de l’eau potable (mais pas tout à fait chaude) et des emplacements pour faire des feux avec grill incorporé. À l’intérieur, des lits, un poêle à bois avec du bois, une lampe à huile, un balai pour nettoyer et un sas pour limiter les échanges thermiques avec l’extérieur. Des gens pragmatiques.

Le refuge suédois en question s’est avéré peuplé d’autochtones fort sympathiques, une famille constituée de deux parents et leur fils âgé d’environ sept ans. En nous entendant parler de jouer aux cartes, ils nous ont invités à nous joindre à eux pour quelques parties d’un genre de président amélioré. Là, le niveau linguistique des Suédois s’est une fois de plus illustré puisque, non contents de s’exprimer dans un anglais impeccable, les parents invitaient en suédois le minot à « s’entraîner à l’anglais et au français » puisqu’on était là. Il avait environ sept ans.

Sept.

Et ses parents se souciaient de lui faire pratiquer l’anglais et le français.

Not bad!

La campagne suédoise

En 15km, nous avons vu des paysages extrêmement variés.

  • Niveau 1 : La forêt des Vikings

    La forêt suédoise est assez particulière, du moins aux alentours de Stockholm. En fait, ce sont des paysages apparemment typiques de la taïga, on y voit par conséquent beaucoup de conifères et le sol est tapissé de mousse. Par contre, la terre (au sens « humus ») est très fine et il n’est pas rare de voir directement la roche sous-jacente. D’ailleurs, de nombreux rochers de plusieurs mètres parsèment la zone et ajoutent du dénivelé à une région sinon totalement plate. La roche n’est néanmoins visible qu’à condition qu’elle ne soit pas elle aussi recouverte de mousse, celle-ci recouvrant tout pour peu que l’humidité soit suffisante.

    Notons que d’étranges dolmens parsèment une partie de la forêt considérée. Lieu de sacrifices pïens ? Tombe de guerrier viking ? Structures naturelles (en dépit de toute probabilité) ? Mystère…

    La mousse recouvre le sol alors que des conifères s'en extirpent

    La mousse recouvre tout !

  • Niveau 2 : les marais des morts

    Pour ceux qui n’ont pas la référence : voilà[2]. Nous avons chemin faisant traversé plusieurs fois des marais grâce à de forts pratiques pontons en bois. Pour imaginer à quoi ça ressemble (puisque pas de photos), imaginez un ponton en bois de 40cm de large avec une seule rembarde traversant en ligne droite une forêt constituée d’arbres dénués de tout feuillage, au bois blanc et, si vous voulez mon avis, morts. Le sol, parfaitement plat, se trouve environ 10-15cm sous le ponton et est en fait une mare d’eau croupie extrêmement foncée de quelques dizaines de centimètres de profondeur, parfaitement calme et recouverte pour une bonne part par des lentilles d’eau vertes. Un paysage onirique qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir auparavant [3].

  • Niveau 3 : les abords du lac Mälar

    Nous avons fini par rallier le lac Malar. Ces alentours m’ont rappelé les Alpes qui m’ont vu grandir dans la mesure où la zone est assez valonnée (pas mal de denivelé) et peuplée de feuillus. Contrairement à la forêt des Vikings, il y avait même des sous-bois ! Pour peu que vous vous soyez déjà promenés dans les environs immédiats d’Annecy, vous ne serez pas dépaysés — à part par la taille du lac, vu que là on est quand même un peu dans la catégorie au-dessus.

Considérations conclusives

S’il y a une chose qu’il faut retenir à propos de la campagne suédoise, c’est que c’est super beau. Peut-être arriverai-je à mettre la main sur d’autres photos dans le futur, auquel je les ajouterai au présent article. J’espère que vous avez apprécié cette petite pause bucolique parce que les prochains articles auront un taux de geekerie over 9000.

Vous voilà prévenus !


[1] (retour) Épopée, au moins. Homère n’a qu’à bien se tenir !
[2] (retour) L’immenserie de votre incultance dépasse l’entendure !

M. Mégot dit « Zéro ! »
[3] (retour) Vous objecterez que je suis loin d’être un baroudeur. C’est pas faux.

La gastronomie suédoise

Ou plutôt : « Ce que les Suédois mettent dans leurs assiettes ». Parce que pour y voir de la gastronomie, il faut avoir des problèmes de vue assez conséquents.

Considérations générales

Comme vous l’aurez compris grâce à cette introduction sublime de concision et de clarté, la nourriture suédoise me laisse pour le moins… sceptique. Tout d’abord, elle est assez chère : comptez 60Kr pour deux escalopes de poulet (même pas forcément label rouge). C’est un cas extrême dans la mesure où la viande de volaille est globalement peu répandue ici, certes, mais tout de même. Vous me direz peut-être « c’est pas si grave que ce soit chère si c’est de la qualité !», auquel cas je vous répondrai « déjà, si je veux manger pas cher, ça me regarde ; ensuite, si, c’est très grave ».

En effet, la viande hachée coupée à la patate a probablement du charme pour les autochtones puisqu’ils en achètent ; moi je ne suis pas fan. Du tout. Heureusement, il y a toujours la ruse dite « du chacal en rut » [1] qui consiste à noyer les mets peu (ou mal) goûtus sous les épices ou la sauce. Testée et approuvée par votre serviteur, à quelques réserves près. En effet, d’autres pièges vous sont encore tendus au niveau des sauces.

Des concepts… Intéressants ?

Le général Ackbar dit : « It's a trap ! »

Le général Ackbar vient de goûter de la « moutarde » qu’il a (naïvement) acheté à ICA [2].

Comme vient d’en faire l’expérience ce brave général Ackbar, la moutarde suédoise ne sent pas la moutarde mais plutôt le ketchup utilisé par McDo pour ses hamburgers. De la moutarde goût ketchup donc.

Et puis il y a également d’autres sauces, aux multiples versions. Ne sachant comment désigner pareilles horreurs, je les ai sobrement baptisées les Innommables. Si vous vous sentez l’âme d’un guerrier viking et que vous souhaitez ardemment vous assurer une place aux côtés d’Odin au grand banquet du Valhala [3] quel qu’en soit le prix, vous pouvez cliquez ici en vous rejouant mentalement les violons stridents de la scène de la douche de Psychose (de Hitchcock). Accord parental nécessaire, Not Safe For Work, tout ça tout ça. Je vous aurais prévenu.

Relativisons tout de même

S’il est effroyablement tentant de se moquer d’habitudes culinaires si… particulières, il convient également d’admettre qu’il y a quelques choses pas mal, notamment la cérémonie du fika, un genre de tea time à la suédoise au cours duquel les autochtones se retrouvent pour papoter autour d’un café et d’un kannelbullar[4] aux alentours de 3-4h de l’après midi, en particulier le vendredi. Pour peu que l’on y mette le prix, il est également possible de manger de la bonne viande au restaurant, mais ça n’est tout de même pas le genre de choses à faire tous les jours (à moins d’être riche, certes).

Conclusion

Globalement, la bouffe en Suède, c’est pas la joie. À moins d’y mettre le prix, mais il faut pour cela être en mesure de le faire…


[1] Ne me demandez pas d’où vient cette expression, je ne m’en souviens pas moi-même…
[2] ICA (en) est une marque de moyenne distribution scandinave, que l’on peu comparer à Casino en France. Il y en a partout à Stockholm et dans ses environs — ailleurs aussi probablement, mais je n’y suis pas encore allé.
[3] Odin est le dieu principal du panthéon nordique. Seuls les guerriers morts au combat allaient au Valhala, un genre de paradis à la viking : tous les jours, tout le monde s’entre-tue (soit-disant pour s’entraîner pour la grande bataille apocalyptique du Ragnarok, mais surtout pour la déconne) puis ressuscite pour pouvoir se la coller joyeusement boire et manger au banquet qui les occupe toutes les nuits. Des gens qui ont su se rappeler que les plus grands plaisirs sont les plus simples : tuer des gens, bien manger et se bourrer la gueule entre camarades.
Ahem.
[4] Un genre de pâtisserie contenant de fortes quantité de cannelle (d’où le nom). Tellement courant et tellement blindé de cannelle que les pâtisseries peuvent se repérer à l’odeur ici…

15 août

Un 15 août à Stockholm. Il fait 18°C. Le vent souffle et s’accompagne parfois d’un peu de pluie. Le soleil semble se coucher à 21h, mais l’obscurité induite par l’épaisse couverture nuageuse fausse probablement ce résultat. Le steak haché local n’a manifestement pas compris le sens du mot « goût».

Et en plus ce n’est pas jour férié.

Je suis sûr que vous êtes tous super jaloux !

De toute façon j’m’en fous, j’ai des gâteaux trop cool pour me tenir chaud 😀

Le Suédois : la Langue

Lors donc, puisque je vis actuellement sur ses terres, je m’en vais vous décrire du mieux que je peux le Suédois, qu’il s’agisse du Suédois en tant que langue ou bien de l’habitant de la Suède. Tout d’abord, intéressons-nous de plus près à ce dialecte barbare.

Considération générales

On m’avait dit avant de partir que le Suédois ressemblait beaucoup à de l’Allemand mâtiné de sonorité Japonaise, ce qui m’a beaucoup enchanté dans le mesure où je n’ai absolument aucune notion dans aucune de ces deux langues. Apparemment, c’est le cas (du moins si j’en crois certains de mes camarades KTH-iens).

La grammaire est assez étrange : il n’y a pratiquement pas de conjugaison. Ainsi, « j’étudie » devient « jag studerar » et « nous étudions » se transforme en « vi studerar ». Tout pareil. Il y a par contre plein de verbes irréguliers au passé mais ça reste gérable. Notez au passage le « vi » pour « nous » qui ressemble étrangement au « we » anglais. Il y a six personnes, comme en français : je, tu, [il/elle/le truc en « en »/le truc en « ett »], nous, vous, ils. Comme en Anglais, on utilise un terme différent pour les objets que pour les humains.

Enfin, vous le savez probablement déjà mais l’alphabet Suédois compte plus de lettres, vingt-neuf pour être précis. À l’alphabet français il faut ajouter : ‘å'[1] (qui se comporte comme un ‘o’), ‘ö’ et ‘ä’.

Ett-ord och en-ord

Les ett-mots et les en-mots

En Suédois, il y a deux types de types de mots utilisant deux types d’articles indéfinis singuliers : ceux pour lesquels il s’agit de « ett » et ceux pour lesquels c’est « en ». Ces différences se répercutent dans d’autres situations. Ainsi, le pronom pour « le truc en en » est « den » alors que celui pour « le truc en ett » est « det ». Le mot « Quoi/Quelle » (équivalent de l’anglais « what ») change aussi : « vilken, vilket » et, au pluriel, « vilka ».

Structure

La syntaxe des phrases obéit à une structure assez rigide et très particulière ; chaque mot à sa place dans la phrase et n’allez pas vous aviser de la changer. Dans le cas contraire, les grammars nazis locaux vous jetteront des cailloux et, plus gênant, les autochtones risquent de ne pas vous comprendre.

Les vikings aussi avaient des problèmes

Beaucoup de vikings se sont entretués à cause de différences quant à la façon de prononcer un même mot. Source ? Et puis quoi encore…

Prononciation

La principale difficulté du Suédois ne vient pas tant de sa grammaire, relativement simple, que de sa prononciation. En effet, si la compréhension écrite ne pose pas problème, l’oral est… comment dire… d’une intelligibilité plus aléatoire[2]. L’écriture ne fournit qu’une vague indication en ce qui concerne la façon dont la phrase doit être prononcée. Tout d’abord, comme en Français, la prononciation de certaines lettres dépend de la suivante. Par exemple, ‘g’ peut se prononcer « gue » ou « ye » (du moins en théorie). Ensuite, l’accent tonique, très important, n’est pas noté. Enfin, et plus embêtant, l’usage impose de prononcer certains mots d’une façon qui n’a rien à voir avec son écriture. Ou alors seulement vaguement. Ainsi, vingt-deux s’écrit « tjugotvå » mais se prononce « chutvo » : la syllabe « go » passe complètement à la trappe ! De la même façon, dans certaines situations, le pronom « du » (tu en Français) se prononce… « ru ». Pourquoi ? Parce que.

Conclusion

J’espère avoir vous donné un aperçu fidèle de la langue suédoise avec cet article. Si vous avez des questions sur cette langue merveilleuse, n’hésitez pas à mes les poser dans les commentaires, je répondrai du mieux que je peux !

Je vais à 17h « visiter » un cours de Français (cf. article précédent), ça devrait alimenter la suite : « le Suédois, le Gus (et la Guse) » !


[1] Pour les linuxiens, le code unicode de cette lettre étant « e5 », vous pouvez faire Ctrl+Maj+u puis, quand un ‘u’ souligné apparaît, taper « e5 ». Un å devrait apparaître. Les windowsiens, revenez quand votre OS supportera UTf-8 en natif 😛

[2] Je ne pensais pas arriver à la placer celle-là ! 

C’est la rentrée !

… Enfin, pour moi en tout cas. En effet, mes cours de Suédois ont déjà commencé, je suis donc en mesure de me présenter et de baragouiner deux-trois trucs. Par exemple, bonjour/salut se dit « Hej ! » (prononcez « Hé » ou « Hay ») et au revoir/salut… « Hej Hej ! ». Jusque là ça va.

Déjà une star !

À peine sorti de mon premier cours de Suédois, je me suis fait interviewé par SVT1, la première chaîne de Suède. La journaliste l’a décrite comme la « BBC de Suède ». Elle voulait avoir mon point de vue éclairé (de personne qui n’y connaît rien et débarque dans un pays sans en parler la langue) sur le fait que KTH fasse maintenant payer les étrangers venant de pays ne faisant pas partie de l’UE.

À moi la célébrité, mwahahahaha \o/

Un cerbere Art-Déco

Deux cerbères de pierre gardent l’entrée de KTH.

KTH

En Suédois, KTH se prononce « Ko Té Ho », avec des « o » comme dans « pot » et un « h » aspiré. Mais laissez-moi vous parler de cette école exceptionnelle. Comme vous pouvez en juger par les multiples photos parsemant cet article, KTH, c’est classe. C’est même LA classe. Je vous accorde qu’il faut aimer la brique rouge et l’art déco, mais on ne peut en tout cas nier que les bâtiments ont un certain cachet. En tout cas bien plus que certaines écoles françaises de ma connaissance… De plus, contrairement à ces mêmes écoles, KTH se trouve vraiment à Stockholm, et non dans quelque obscure banlieue située à 30min du centre-ville. Les mauvaises langues auront tôt fait de remarquer que « c’est bien la peine d’avoir des locaux à deux pas du centre-ville si c’est pour envoyer ses étudiants vivre à 45min de ceux-ci dans une non moins obscure banlieue ». Elles n’auront pas tort.

La cour intérieure

Une première vue de l’intérieur de la cour principale de KTH.

Les KTH-iens

Au-delà des locaux, intéressons-nous un peu à ceux qui les peuplent. Pour l’instant, il ne s’agit pratiquement que d’étudiants ERASMUS, dont une armée de français (on ne constitue peut-être pas la moitié des effectifs, mais on ne doit pas en être loin), plein d’allemands, de chinois et d’espagnols. D’autres nationalités sont plus ponctuellement présentes, notamment : autrichienne, sud coréenne, japonaise, turque, suisse, estonienne, hollandaise, singapourienne, ukrainienne et vénézuelienne (et je ne parle que de gens que j’ai rencontré, au moins de loin). L’auberge espagnole, c’était un truc de chochotte.

Re: La cour intérieure

Une deuxième vue de l’intérieur de la cour principale de KTH.

Point intéressant : un jeune homme de l’association étudiante chargée de l’accueil des étrangers (i.e : moi et mes comparses) nous a décrit sommairement les suédois afin que l’on sache un peu à quoi nous attendre. Apparemment, il y a une règle implicite par ici : « on ne parle pas aux gens ». Ça risque de ne pas être pratique. Il a également fait l’apologie de ce comic qui décrit, selon lui toujours, fidèlement la façon dont les scandinaves se voient entre eux. En gros, le Suédois typique serait un genre de schtroumpf à lunettes fan d’informatique. Ç’aurait pu être bien pire.

Pour remédier à la quasi-absence d’autochtones dans ma vie de tous les jours, j’ai répondu à une invitation du professeur de Français de KTH pour « visiter » un de ses cours (c’est le terme employé). Hum.

Lui : Et vous voyiez, là, c’est les tables. Devant, il y a des chaises sur lesquelles on met les étudiants pour qu’ils bossent.
Moi : Ooooooh ! Et même qu’ils sont dirigés vers le prof’ pour pouvoir écouter ce qu’il dit ! Dingue !
Lui : Et oui, on est très pragmatiques en Suède.
Moi : Et donc ça je suppose que c’est un tableau noir ?
Lui : C’est cela même.
Moi : Pas croyab’ !

Et en France on est très drôle. Surtout moi.

Désolé.

Forward: Re: La cour intérieure

Une troisième vue de l’intérieur de la cour principale de KTH. C’est la dernière (de cet article), promis !

Paperasse mon amie

Que serait une inscription sans la paperasse de circonstance ? Pratique ? Cool ? Agréable ? Certes, mais également assez peu réaliste, hélas. Je suis en ce moment en plein dedans, aussi je n’écrirai pas plus longtemps. Je dois notamment faire un « educated guess » (i.e : « deviner intelligemment » dans la langue de Molière) quant au choix de mes cours. Heureusement que les Suédois sont sensés être des nazis de l’organisation. Enfin, terminons sur un point positif : ça commence à cailler \o/

L’arrivée

Où l’auteur atterrit dans la Venise du Nord, en rencontre les habitants et découvre son nouveau logement.

Stockholm, terre de contraste

Comme convenu dans le précédent billet, je m’en vais vous conter mon arrivée à Stockholm, capitale du Nord et en particulier de la Suède. Arrivé mercredi 27 juillet par avion depuis l’aéroport Charles de Gaulle (un truc en béton immense), une des premières choses qui m’a frappé à l’atterrissage est la verdure d’Arlanda : il faut attendre que l’avion pivote de 180° pour que les sapins visibles part le hublot soient remplacés par le terminal !

L’autre chose qui choque, et qui justifierait pour moi le remboursement du billet d’avion, c’est la température. Nous sommes d’accord que la Suède est une contrée nordique, où l’on est en droit d’atteindre des températures civilisées, voire, fraîches ? Eh bien non, il faisait 28°C, et il continue de faire bien lourd… C’est un scandale.

quelle beau bâteau !

Le Chapmann est une bâteau qui sert d’auberge de jeunesse. Cette photo a été prise dans Stockholm : c’est une ville extrêmement verte !

Hormis les inconvénients liés à la température bien trop élevée, Stockholm est une ville très agréable à visiter et fort coquette, bien qu’un magasin sur trois environ dans le centre ville soit un H&M. Si le rouge brique est probablement la couleur la plus répandue, on trouve également des bâtiments verts, bleus, jaunes… Ce qui rend cette ville bien plus colorée que ce à quoi nous autres français sommes habitués ! Certains (i.e ma sœur) vont même jusqu’à affirmer que cela donne un aspect méridional à la ville, aspect renforcé par la température tropicale. Je ne suis cependant pas sûr que cette impression passe l’hiver…

gamlastan

Une vue de l’île où se trouve la vieille ville. À droite, le palais royal, ailleurs, d’autres trucs.

N’oublions pas le but premier de ma présence ici : je suis là pour emménager ! Cap sur KTH donc pour récupérer mes clefs. Comme je m’y attendais, l’université est très classe, tout en brique rouge avec des statues et tout. Classe. Très. Un mauvais esprit ferait probablement remarquer que ça change des écoles d’ingénieurs françaises construites dans les années 70 et de ce fait fort laides. Il n’aurait pas tort. Comme tous les Suédois à qui j’ai parlé jusqu’à présent (commerçants (pleins), conducteurs de bus, serveuse…), l’employée de KTH s’exprimait dans un anglais impeccable. De plus, en particulier les plus jeunes, les suédois non seulement parlent parfaitement anglais mais en plus avec un accent… Américain. À couper au couteau : si on ne sait pas qu’ils sont suédois, on ne le remarque pas.

Voilà ce qui fait fasse au palais royal. Classe.

En ce moment au musée d’art de Stockholm, l’exposition « Lust and Last » (Luxure et Vice en Suédois) propose entre autre plein de peintures françaises montrant des gens relativement peu vêtus. Oui, l’affiche est une peinture de nonne montrant ses fesses.

Ma chambre, un bilan mitigé

Située donc en la merveilleuse cité de Tyresö (prononcez « Tiresseu », avec un « r » roulé), ma chambre est sympa, bien qu’extrêmement vide à mon arrivée. Voici d’ailleurs une photo du lieu:

L'intérieur de ma chambre, extrêmement bien rangée à l'heure actuelle comme vous pouvez le constater

Ma chambre en l’état actuel des choses, i.e avant une virée chez Ikea. Notez les jolies fleures inamovibles sur les murs…

Mon étage de résidence est envahi par les français, dont un bataillon de Supélec’iens, mais je pense pouvoir survivre, d’autant qu’ils ont l’air plutôt sympa. On va d’ailleurs aller ce soir à une soirée suédoise à Tyresö, je me demande ce que ça va donner. Je vous raconterai ça une autre fois.

À bientôt camarades pour de nouvelles aventures !

Je suis en très nul en photographie, je sais.

Mise en bouche

Appelons-moi Pi²/6.

Laissez moi vous souhaiter (à nouveau ?) la bienvenue sur mon site. Tout d’abord, sachez que je suis un jeune et fringant élève ingénieur d’une grande école généraliste française actuellement entre sa M1 et sa M2. Que ceux d’entre-vous qui sont intrigués par mon identité n’hésitent pas à aller sur la page about du présent site.

Étant parvenu à surmonter mon penchant naturel pour la procrastination, j’ai loué un serveur pour mettre en place mon site personnel. D’un point de vue technique, vous serez heureux d’apprendre qu’il s’agit d’un « hébergement mutualisé » contracté auprès d’ovh, comme l’auront compris les plus perspicaces d’entre-vous lorsqu’ils sont arrivés sur la page d’accueil ce ce site.

Lors donc, de quoi sera-t-il question en ces contrées sombres et bleutées, ne manquez-vous pas de vous interroger. Eh bien de choses multiples, vous répondrai-je, au premier rang desquelles…

  • Mon voyage en Suède

    Si vous me connaissez IRL, cela ne vous aura pas échappé : je m’envole bientôt pour le pays des pilotes de drakkar, des vêtements peu chers, des biscottes qui croquent et des universités trop classes. Je compte donc raconter ici ma pérégrination scandinave en m’intéressant en particulier aux différences culturelles que je constaterai.

    Que vais-je donc faire en cette nation où la journée dure de 6 à 20h suivant la saison ? Étudier les mathématiques dans le cadre d’un master à KTH (l’université trop classe précédemment évoquée). Ce qui nous mène tout naturellement au point suivant…

  • Les Maths

    Mais non, partez pas ! Attendez au moins de savoir ce que j’ai à dire, vils êtres malpolis ! Votre mère ne vous a donc rien appris ? Eh ben c’est du beau !
    Ahem.

    Je tâcherai de parler de mes études en les rendant un tant soit peu accessible (on verra bien ce que ça donnera). En effet, je trouve dommage que, alors que la vulgarisation scientifique est relativement répandue (S&V et consors), les maths n’y soient que rarement évoquées. Ceci est, vous en conviendrez, proprement scandaleux. J’essaierai donc, à ma modeste échelle, d’y remédier.

  • L’informatique

    Vous comprendrez assez rapidement que je m’intéresse un peu à l’informatique, en particulier à tout ce qui concerne les systèmes d’exploitation (OS, pour les intimes) de la famille GNU/Linux. J’évoquerai donc très probablement dans ces colonnes ces systèmes, ainsi que le logiciel libre en général. Notez d’ailleurs que le moteur de blog que j’utilise, wordpress, est un moteur open-source.

    Je compte également m’intéresser au rapport que la société a à l’informatique et à son évolution.

  • D’autres trucs

    Sait-on jamais, peut-être serai-je amené à évoquer d’autres sujets ici ? En tout cas, il y a des sujets que je n’évoquerai pas, au premier rang desquels ma vie privée : je vous parlerai de la Suède, mais je ne vais pas pour autant vous raconter par le menu ma soirée de la veille en détaillant les personnes présentes. Je pense que vous le vivrez fort bien.

J’espère que votre visite en ces lieux vous plaira et que vous apprécierez son contenu autant que l’auteur apprécie votre présence ici. Sur un mouvement de chapeau et une petite révérence, je vous quitte, jusqu’à la prochaine fois.